Colorful Trauma

Dans cet état d’enfermement, d’isolement et de solitude, je me retrouve face à moi-même. Dans
mon atelier sentant le contrôle, l’aliénation, l’inquiétude, j’étouffe, je tourne en rond derrière ces
barrières que sont les murs et la petite fenêtre. Parfois je m’ennuie, parfois je m’épuise dans la
création. Être à l’atelier représente aussi la bonne distance que je prends par rapport aux autres. Y’a
il quelqu’un qui va remarquer mon absence ou ma présence ? Que vais-je devenir après tant
d’enfermement, vais-je disparaitre ? Parfois je m’évade, je rêve, je me projette dans l’avenir. C’est
traumatique et coloré à la fois, je fouille en moi, je cherche l’inspiration, je m’impose un protocole
de création. Et puis il y’a la lassitude qui vient vers moi avec le sentiment d’indifférence et de
dépression. Elle me jette dans un gouffre et je prends du temps pour en sortir et reprendre la
création le lendemain avec la conviction que cela changera quelque chose. C’est traumatique
comme l’abandon et le manque et c’est coloré comme l’acrylique.